Catégory dans Issue 1 Supplement

Abstracts : C98: Impact de la chirurgie associée à la radiothérapie sur le pronostic du cancer du sein en Guinée : Etude cohorte des cancers du sein de Guinée

M. Keita, A. Toure, I. Camara, A. Barry, M. Koulibaly, B. Traore.
DOI: 10.54266/ajo.2.1s.c98.JDQL5963

ABSTRACT

INTRODUCTION : Dans un pays où la radiothérapie n’est pas disponible, un plaidoyer basé sur la pertinence de la chirurgie + la radiothérapie adjuvante sur le contrôle locorégional et la survie des patients est nécessaire. Notre objectif était d’évaluer l’impact de la chirurgie et la radiothérapie sur le contrôle local et la survie par rapport à la chirurgie seule dans le cancer du sein. MATERIELS ET METHODES : Entre 2007 et 2016, 210 patients atteints de cancer du sein ont été revus rétrospectivement, dont 90 patients étaient traités par chirurgie et radiothérapie (groupe 1) et 120 patients par la chirurgie seule (groupe 2). Les facteurs pronostiques associés à la survie globale et au contrôle local ont été déterminés. RESULTATS : Il y avait plusieurs combinaisons de traitement, y compris la chirurgie associée à une chimiothérapie néoadjuvante, radiothérapie et la chimiothérapie adjuvante. Les résultats ont montré 88 (41,9%) cas de rechute, dont 31 (34,4 %) (groupe 1) et 57 (47,5%) (groupe 2) (p=0,046). La récidive était survenue après un délai moyen de 1,5 an dans le groupe 1 contre 0,66 an dans le groupe 2 (p=0,006). Les survies globales à cinq ans et spécifiques du cancer du sein étaient de 49,5% et 62,5%, respectivement. La survie à cinq ans était de 60,0% (groupe 1) et 40,0% (groupe 2) (p<0,05). Dans une analyse multivariée par modèle de Cox, nous avons constaté que le risque de décès était 1,90 (IC95% [1,1709-3,0701]) plus élevé dans le groupe 2 (p=0,009022), 1,69 (IC95% [1,00087-23,86157]) chez les patients obèses et a diminué de 0,21 (IC95% [0,129-0,368]) chez les patients qui n’ont pas rechuté (p<0,001). CONCLUSION : Dans cette étude avec plusieurs thérapies combinées, nous ne pouvons pas confirmer que la radiothérapie améliore principalement le pronostic des cancers localement avancés quel que soit le traitement systémique. Cependant, nous avons constaté que le risque de décès était en corrélation avec l’absence de radiothérapie, le surpoids et le risque de récidive. La prise en compte de combinaisons de thérapies locorégionales et systémiques, des données clinico-pathologiques et biologiques pourrait améliorer la pertinence de ces résultats avec un échantillon de grande taille.

Abstracts : C97: Valeur pronostique de la galectine-3, de cytokines de l’inflammation, de l’apoptose et l’activation lymphocytaire dans les cancers du sein

DGM. Niang, B. Mbengue, D. Diouf, R. Ndiaye, S. Ka, MG. Folly, JPD. Diop, M. Mbow, R. Ndiaye Diallo, T. Ndiaye Dièye, S. Niang, M. Dème, A. Dème, A. Dièye.
DOI: 10.54266/ajo.2.1s.c97.CNRD5970

ABSTRACT

INTRODUCTION : Les carcinomes mammaires sont parmi les cancers féminins les plus fréquents. Leur prise en charge demeure difficile en Afrique Subsaharienne. La galectin-3 (gal-3) et des cytokines de l’inflammation seraient des protéines pro-tumorales, de potentiels biomarqueurs et cibles thérapeutiques dans ces cancers. L’objectif principal de ce travail était d’évaluer la valeur pronostic des taux de gal-3, de cytokines de l’inflammation, de l’apoptose et de l’activation lymphocytaire dans les cancers du sein. MATERIELS ET METHODES : Nos travaux se sont déroulés sur deux périodes. Deux recrutements de patientes et de contrôles ont été effectués. Le premier recrutement (72 patientes et 42 contrôles) a permis une investigation des taux de gal-3, de cytokines de l’inflammation, des niveaux d’apoptose et d’activation lymphocytaire. Grace au second recrutement, 90 patientes et 29 contrôles supplémentaires ont été colligées pour confirmer les résultats obtenus avec la gal-3 et les cytokines de l’inflammation. La gal-3, le TNF-α, l’IL-1, l’IL-6 et l’IL-17A ont été dosés par la technique ELISA sandwich et les niveaux d’apoptose et d’activation lymphocytaire ont été mesurés par FACS à partir d’échantillons de sang prélevés sur tube EDTA. RESULTATS : Nos résultats ont montré (i) des taux de gal-3 soluble et des niveaux d’apoptose lymphocytaire discriminant les patientes et les contrôles (p<0,05), (ii) une corrélation positive entre taille tumorale au diagnostic et taux de gal-3  (rho=0,48 ; p=0,010), (iii) des taux de TNF-α, plus élevés chez les patientes (p=0,024) en plus d’une absence de différence entre patientes et contrôles concernant les taux d’IL-1 et IL-6, (iv) chez les patientes et les contrôles, une absence de corrélation entre les taux de gal-3, les taux de TNF-α, d’IL-1 et d’IL-6, (v) et des taux d’IL-17A plus élevés chez les patientes présentant des métastases (p<0,005). CONCLUSION : Notre étude a révélé le potentiel de la gal-3, du TNF-α et de l’IL-17A comme biomarqueurs pronostiques dans les cancers du sein.

Abstracts : C95: Place de l’Evérolimus dans le cancer du sein avancé M+ RH+/Her2- : Stratégies thérapeutiques

S. Baldé.
DOI: 10.54266/ajo.2.1s.c95.HCIH5777

ABSTRACT

Chez ces patientes, il est primordial de rechercher la notion de crise viscérale, qui définira la stratégie du traitement. La crise viscérale est définie selon ABC comme un dysfonctionnement sévère d’un organe entrainant des signes et des symptômes, des anomalies biologiques ou une progression rapide de la maladie. La crise viscérale n’est pas synonyme de métastases viscérales mais une évolution rapide nécessitant un traitement rapidement efficace. Dans les cancers du sein métastatiques RH+/Her2-, la prise en charge a changé ces dernières années. L’hormonothérapie (HT) est devenue le traitement de base de ces cancers en dehors de deux situations particulières à savoir la crise viscérale et la maladie oligo-métastatique. Dans la méta-analyse de la Cochrane publiée en 2003, la chimiothérapie ne fait pas mieux que l’HT mais avec une toxicité plus élevée. Ainsi, un traitement par HT sera proposé aussi longtemps que la maladie reste hormonosensible et cela que l’on soit en première, en deuxième qu’en troisième ligne thérapeutique. Le choix des traitements dépendra à la fois du statut ménopausique, du délai de la rechute et de la disponibilité des drogues. En première ligne métastatique, une nouvelle classe de thérapies ciblées appelées les inhibiteurs de cyclines. Trois molécules sont disponibles : Palbociclib, Ribociclib et Abémaciclib. L’association de ces inhibiteurs des CDK4/6 avec une anti-aromatase ou du Fulvestrant a entrainé un doublement de la survie sans progression de la maladie à plus de deux ans dans des essais de phase III et cela avec une tolérance acceptable. Une deuxième option thérapeutique en première ligne chez les patientes naïves de traitement, est le Fulvestrant 500 mg, qui avait montré dans l’étude de phase III FALCON, une amélioration de la survie sans progression par rapport à un anti-aromatase. Au-delà de la première ligne, il y avait plusieurs options thérapeutiques, à savoir les anti-CD4/6 + AA ou Fulvestrant, s’ils n’ont pas été utilisés en premières ligne, l’association Evérolimus et Exemestane dans l’étude de phase III BOLERO 2, le Fulvestrant 500, les AA, le Tamoxiféne, l’Alpélisib. L’Everolimus est globalement bien toléré. Les effets secondaires se manifestent le plus souvent au premier trimestre. Il s’agit souvent de mucite, d’hyperglycémie, d’hyperlipidémie, pneumopathies et asthénie. L’Evérolimus garde toujours sa place dans le traitement des cancers du sein métastatique RH+/Her2- en deuxième. Actuellement le traitement du cancer du sein métastatique doit se faire à la carte.

Abstracts : C94: Présentation et survie du myélome multiple au Sénégal : Etude multicentrique de 266 observations

S. Fall, EHD. Niang, MLT. Camara, A. Ndiaye, A. Sall, K. Sarr, A. Faye, N. Diagne, A. Dakono, A. Pouye, FSD. Ndiaye.
DOI: 10.54266/ajo.2.1s.c94.GPNK5498

ABSTRACT

INTRODUCTION : Le myélome multiple (MM) est un néoplasie lymphoïde, incurable dont la survie est améliorée par les thérapeutiques innovantes. A l’ouverture prochaine des activités de greffe de cellules souches hématopoïétiques (GMO) au Sénégal, nous proposons de décrire le profil diagnostique et évolutif des patients atteints de MM. MATERIELS ET METHODES : Une étude descriptive et rétrospective (Janvier 2005 – Août 2021), analytique, menée au service d’Hématologie Clinique de Dalal Jamm et à l’unité d’Hématologie Clinique de le Dantec, concernait le recrutement exhaustif de malades suivis pour un MM retenu selon les critères de l’International Myeloma Working Group (2003 – 2014).  Les aspects socio-épidémiologiques, cliniques, paracliniques et la survie ont été analysés. RESULTATS : Nous avons colligé les dossiers de 125 femmes et 141 hommes qui avaient un âge moyen de 60,2 ± 10,6 ans. Les malades avaient moins de 65 ans dans 66,5% des cas. Les symptômes révélateurs étaient des douleurs osseuses (92,1%), un syndrome anémique (39,2%), une compression médullaire lente (33,7%), une infection (26,7%), une fracture pathologique (22,2%). Le taux d’hémoglobine moyen était 8,5 ± 2,6 g/dl, celui de la calcémie de 116,5 ± 25,8 g/l. Le pic monoclonal était dans la zone des gammaglobulines dans 59% des cas.  L’isotype était IgG dans 64,7% des cas et kappa dans 62,1% des cas. Les malades classés selon Salmon Durie (I-II : 13%, III : 87%), l’International Staging System (I-II : 41,8%, III : 58,2%) ; avaient une insuffisance rénale dans 23,3% des cas. La chimiothérapie était instaurée dans 81,5% cas (Melphalan – Prednisone : 44,7% ; Melphalan – Prednisone – Thalidomide : 17,5% ; Bortézomid – Thalidomide – Dexaméthasone : 10,6% ; Cyclophosphamide – Thalidomide – Dexaméthasone : 24 % ; Vincristine – Dexaméthasone : 0,5%) et une GMO dans 2,3% des cas. La médiane de survie était de 1.706,4 ± 147,8 j.  Les facteurs de réduction de la survie étaient l’âge supérieur à 65 ans (p=0,94), la fracture pathologique (p=0,4), la compression médullaire lente (p=0,5), l’infection (p=0,067), le stade ISS III (p=0,012). La survie globale à deux ans atteignait 91% sous Cyclophosphamide – Thalidomide – Dexaméthasone et 100% en cas de GMO (p=0,006). CONCLUSION : Le MM survient le plus souvent chez les adultes de la soixantaine, révélé par un tableau clinique riche et polymorphe caractérisé par l’existence de complications. La survie est meilleure chez les moins de 65 ans, qui doivent être la cible de la GMO au Sénégal. L’amélioration de la survie nécessite une maitrise des complications. Le protocole Cyclophosphamide – Thalidomide – Dexaméthasone pourrait être utilisé en première ligne en cas d’inéligibilité à la GMO.

Abstracts : C93: Lymphomes B diffus à grandes cellules de l’adulte au Sénégal : Résultats préliminaires du projet LYMPHODAK

M. Seck, SA. Touré, SM. Guèye, Y. Diop, MC. Dial, FS. Ndiaye, S. Fall, AB. Senghor, AO. Touré, S. Deltour, ES. Bousso, AB. Diallo, M. Keita, ED. Niang, E. Aboud, V. Lévy, J. Broséus, M. Raphael, P. Feugier, S. Diop.
DOI: 10.54266/ajo.2.1s.c93.YKAF4155

ABSTRACT

INTRODUCTION : Le lymphome B diffus à grandes cellules (LBDGC) est le lymphome agressif le plus fréquent. Son traitement bien codifié (anticorps monoclonal anti CD20 et polychimiothérapie type CHOP) permet un taux de rémission complète de 75% et une guérison dans plus des 2/3 des cas. Cependant, peu d’éléments sont actuellement connus et décrits sur ce type de lymphome en Afrique Subsaharienne. L’objectif était d’évaluer les données clinico-biologiques, anatomopathologiques et de survie des patients suivis pour un LBDGC. MATERIELS ET METHODES : Nous avons mené une étude observationnelle et descriptive sur les patients pris en charge dans les trois services d’hématologie clinique du Sénégal (CNTS, Dalal Jamm, HPD) dans le cadre de l’étude LYMPHODAK. Etaient inclus, tous les patients âgés de 18 à 70 ans, non VIH, PS OMS <3 et consultant pour suspicion de LBDGC d’Octobre 2018 à Août 2021. Les patients ont bénéficié d’une biopsie chirurgicale, à partir de laquelle une étude histologique en HES et en immunohistochimie (panel : CD20, CD79a, CD3, CD5, CD23, cycline D1, CD30, Bcl2, CD10 et Ki67) était réalisée dans des services d’anatomopathologie à Dakar avec le soutien du programme d’aide au diagnostic iPath en cas de doute diagnostic. Pour chacune des biopsies, une relecture centralisée au CHRU de Nancy a été faite. Un bilan d’extension par scanner thoraco-abdomino-pelvien était réalisé. L’analyse statistique des données a été réalisée à l’aide du logiciel SAS© v9.4. RESULTATS : Au total, 62 patients se sont présentés avec une forte suspicion de LBDGC. Le sex-ratio était de 1,29 avec un âge moyen de 39,5 ans (18 – 70 ans) (écart type=15 ans) et un âge médian de 42 ans. La classe d’âge de 18 – 30 ans était la plus représentative. Sur le plan anatomopathologique, 62 biopsies ont été faites et les diagnostics retenus à Dakar étaient : 50 lymphomes dont 41,9% de LBDGC et 11 diagnostics non hématologiques. Ces diagnostics étaient posés sur les lames HES et avec l’aide de l’immunohistochimie. Le délai moyen du diagnostic était de 42,6 jours (sept à 130) avec une médiane de 31 jours. A ce jour, 17/62 biopsies (27,6%) ont été relues à Nancy avec une concordances de 70,5%. Vingt-six patients (41,9%) sont définitivement inclus dans le protocole LYMPHODAK et ont pu recevoir un traitement comprenant une immunothérapie par anti-CD20 associée à une chimiothérapie type CHOP. Le suivi médian des patients protocolaires était de 321,5 jours et la survie à un an était de 71%. Seize patients sur 26 inclus (61,5%) ont terminé leur traitement à ce jour avec une rémission complète de 75% et aucune progression n’a été notée à l’évaluation après trois cures. CONCLUSION : Ce travail constitue la 1ère étude prospective multisite en Afrique de l’Ouest rapportant une cohorte de 62 patients résidents au Sénégal pour lesquels, le diagnostic de lymphome a pu être infirmé ou confirmé par une étude immunohistochimique réalisée sur des prélèvements histologiques. Cette collaboration a permis aux patients de bénéficier gratuitement du traitement avec une rémission complète de 75% et un suivi régulier par un ARC.

Abstracts : C92: Diagnostic et suivi du lymphome de Hodgkin au service d’Hématologie Clinique de l’Hôpital Dalal Jamm

EHD. Niang, S. Fall, K. Sarr, K. Ndao, MLC. Tall, A. Ndiaye, A. Dakono, FSD. Ndiaye.
DOI: 10.54266/ajo.2.1s.c92.UMKT9378

ABSTRACT

INTRODUCTION : Le lymphome de Hodgkin est une hémopathie maligne hautement curable par les modalités de traitement actuelles avec une survie à cinq ans, rapportée de 90%. Des rapports publiés par des pays à faible revenu suggèrent cependant des résultats plus médiocres dans des environnements à ressources limitées. C’est dans ce contexte que nous avions entrepris ce travail avec comme objectif général d’évaluer le profil diagnostic et évolutif des lymphomes de Hodgkin au service d’Hématologie Clinique du Centre Hospitalier National (CHN) Dalal Jamm de Dakar. MATERIELS ET METHODES : Il s’agissait d’une étude rétrospective descriptive et analytique. Cette étude a été menée sur une période de 11 ans. Etaient inclus tous les patients dont le diagnostic de LH a été confirmé par une étude anatomopathologique complétée ou non par une étude immunohistochimique d’un prélèvement tumoral. Les données ont été analysées avec le logiciel Sphinx© version 5.1.0.2. RESULTATS : Sur une période de 11 ans, 94 patients ont été inclus dont 55 hommes et 39 femmes avec un sex-ratio de 1,4. L’âge moyen des patients était de 38,7 ans. Le délai moyen de consultation était de 10,6 ± 13,4 mois. Une poly-adénopathie était retrouvée chez 96,8% des patients, suivie de la splénomégalie et de l’hépatomégalie. Les signes d’évolutivité B étaient retrouvés chez 54,2% des cas et l’état général était altéré dans 62,7% des cas. A l’hémogramme, l’anémie (67,7% des cas) et la lymphopénie (36,2%) étaient les signes biologiques les plus fréquemment rencontrés. La répartition selon le phénotype montrait une plus grande fréquence de la forme scléro-nodulaire (61,7% des cas) suivie de la forme à cellularité mixte (21,2%). La majorité des patients était à un stade avancé de la maladie (62,2% aux stades III et IV). L’EORTC était favorable dans 41,2% des cas et défavorable dans 2,9% des cas. L’IPS était défavorable dans 39,7% des cas et favorable 16,2% des cas. Une chimiothérapie de type ABVD a été instaurée chez 67% des patients. On notait une rémission complète chez 25,3% des cas, la rémission partielle chez 36,5% des cas et la mortalité était de 16,9%. La survie globale à 11 ans était de 75% ; celle des malades au stade précoce de Ann Arbor était de 83% et celle au stade avancé de 65% (p=0,7). Chez les malades au stade précoce de Ann Arbor, il existait une différence significative dans la survie entre les groupes pronostiques (p=0,0001) ; par contre aucune différence de survie n’a été retrouvée chez les malades au stade avancé (p=0,5). CONCLUSION : Nous avions noté ainsi une meilleure amélioration de la prise en charge du LH dans notre contexte. Une réduction du délai de consultation et de diagnostic associée à une accessibilité des produits de chimiothérapie améliorerait ces résultats.

Abstracts : C91: Modèle d’accompagnement psychologique structuré en oncopédiatrie : Expérience sénégalaise

EHM. Ba, SM. Lo, SF. Thioune, N. Mbengue, A. Seck, PM. Guèye, S. Lo, FBD. Akonde, MH. Thiam.
DOI: 10.54266/ajo.2.1s.c91.THXB5511

ABSTRACT

INTRODUCTION : Le soutien psychologique en cancérologie pédiatrique avait pour but d’accompagner les patients, leurs familles et l’équipe soignante. A cet effet, des entretiens individuels, des activités de groupe, des activités de psychomotricité, d’art-thérapie et de conte-thérapie étaient réalisés par l’équipe. Nous nous sommes aidés d’outils. Ils étaient constitués du génogramme pour les entretiens psychosociaux, de l’auto-qestionnaire imagé pour enfants (AUQUEI) pour la qualité de vie des enfants et du test d’anxiété de Spielberg pour l’appréciation de l’état émotionnel de l’équipe. L’originalité de cette approche réside dans le fait qu’il s’agissait de la première expérience d’unité onco-pédiatrique avec une équipe de psycho-oncologie pédiatrique intégrée, en Afrique de l’Ouest, à notre connaissance. MATERIELS ET METHODES : Les auteurs ont procédé à une étude rétrospective, descriptive. Une évaluation du premier semestre de fonctionnement allant du 1er Juillet au 31 Décembre 2020 avait permis de recueillir un certain nombre de données qualitatives et quantitatives. RESULTATS : Durant le semestre, l’équipe avait reçu 172 consultants dont 115 enfants et 57 accompagnants ou aidants. Le soutien psychologique des enfants était articulé autour d’entretiens psychologiques individuels, de prescription de psychotropes dans certaines situations (délirium, tableau anxio-dépressif, douleurs neuropathiques, etc.), et des activités de psychothérapie « alternative ». Ainsi, huit séances d’art-thérapie (avec 67 participants), six séances de conte-thérapie (avec 62 participants) et cinq séances de psychomotricité (46 participants). La qualité de vie des enfants était appréciée à l’aide de l’auto-questionnaire imagé AUQUEI. Soixante-treize pour cent des enfants évalués présentaient une altération de leur qualité dans un ou plusieurs domaines. Soixante-et-neuf entretiens psychosociaux ont été réalisés au profit de ces accompagnants. Trente-et-neuf consultations post-annonces diagnostiques essentiellement étaient effectuées. Quatorze accompagnements spécifiques étaient mis en place pour les parents avec des enfants en fin de vie. Trente-et-quatre familles ont été accompagnées dans le processus de deuil par le biais d’appels téléphoniques. La plupart de ces familles résident très loin de l’hôpital. L’unité avait enregistré 59 décès durant cette période. Cinquante-et-sept accompagnants bénéficiaient d’un suivi psychologique individuel. Leur niveau de détresse émotionnelle était élevé. En effet, il était de 7,8/10 (écart type=3,44). Trois focus groupes étaient réalisés au profit de 37 accompagnants. Un suivi psychologique régulier de l’équipe d’oncologie était assuré par la psychologue clinicienne. Onze avait permis de déterminer le niveau d’anxiété chez 17 personnels fixes de l’équipe soit 94% de l’effectif total. L’équipe avait également organisé deux focus groupe et une activité de cohésion interne. Les focus groupe constituaient des espaces très sécurisés, où l’équipe était invitée à partager ses émotions et tout le poids généré par la prise en charge et/ou les décès des patients. L’activité de cohésion était également une activité de groupe réunissant tous les membres des deux équipes (oncologique et psycho-oncologique), le cadre était expressément plus souple voire quasi-ludique. Ces deux activités ont comptabilisé 32 participants. CONCLUSION : Il a également permis de mettre sur pied la première équipe multidisciplinaire de psycho-oncologie pédiatrique. En effet, les cancers de l’enfant entraînent de profonds bouleversements psychiques chez l’enfant, son entourage et sont à l’origine de véritables remaniements systémiques qu’il faut nécessairement considérer dans une démarche de soins holistique.

Abstracts : C90: Le Centre de Référence pour le Diagnostic des Cancers de l’Enfant (CRDCE) de Dakar : Une meilleure approche diagnostique et de recherche et une ouverture en synergie avec les pays francophones et anglophones de la sous-région d’Afrique de l’Ouest

FB. Diagne Akondé, MN. Diouf, A. Ndiaye Ndir, AO. Touré, CM. Dial, A. Sall, M. Gadji, FB. Sall, M. Raphael, A. Coulomb, E. Auberger, F. Desbrandes.
DOI: 10.54266/ajo.2.1s.c90.CPZP8981

ABSTRACT

Dans le monde, chaque année, selon les données de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), entre 300.000 et 400.000 enfants sont atteints de cancer. Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, seuls 20% d’entre eux guérissent, à l’inverse des pays à haut revenu où 80% des cas de cancer de l’enfant sont déclarés guéris. Au Sénégal, pays de plus de 16 millions d’habitants dont la moitié a moins de 20 ans, 200 cas annuels de cancers de l’enfant sont rapportés. La moitié de la population vit autour de la capitale, Dakar, où se situe une unité d’oncologie pédiatrique à l’Hôpital Universitaire Aristide le Dantec. Cette unité, grâce au soutien du Groupe Franco-Africain d’Oncologie Pédiatrique (GFAOP) prend en charge les enfants atteints de Cancer. Les services de diagnostic comme l’Hématologie Biologique et l’Anatomie et Cytologie Pathologiques ont développé une structuration diagnostique permettant l’implantation d’un Centre de Référence pour le Diagnostic des Cancers de l’Enfant (CRDCE) avec le soutien de la Fondation Sanofi Espoir dans le cadre du programme « My Child Matters » (MCM) et de l’Alliance Mondiale Contre le Cancer (AMCC). Il regroupe, les hôpitaux universitaires Aristide le Dantec et Dalal Jamm et la Faculté de Médecine de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il a pour objectif d’améliorer le diagnostic afin de réduire l’importante différence de prise en charge des cancers de l’enfant entre les pays du nord et du sud. La formation, la recherche et les liens s’ouvrant vers les pays de la sous-région d’Afrique de l’Ouest permettront d’en assurer la pérennité. Le projet initié en 2020, comporte deux phases : 2020 – 2021 puis 2022 – 2024. Son objectif principal est d’assurer sans retard, le diagnostic cytologique, histologique, immunologique, moléculaire et génétique des cancers de l’enfant selon les critères définis par l’OMS. L’hématologie biologique de l’hôpital A. le Dantec fait la cytologie et la cytochimie. La cytogénétique et la biologie moléculaire lors de la 2ème phase seront faites dans le secteur d’hématologie de la Faculté de Médecine de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD). L’immunophénotypage par cytométrie en flux est réalisé au service d’Hématologie Biologique de l’Hôpital Dalal Jamm. L’anatomie et cytologie pathologiques d’oncologie pédiatrique est installé au sein de la Faculté de Médecine de l’UCAD avec la mise en place des techniques d’immunohistochimie et en connexion avec la cytogénétique et la biologie moléculaire pour la caractérisation des tumeurs solides de l’enfant. L’ensemble de la Fédération est coordonné par une Assistante de Recherche clinique avec la mise en place d’une banque de données répondant aux critères éthiques en vigueur. L’expérience très positive de la mise en place d’un Centre de Référence concernant les cancers de l’enfant, et l’ouverture vers des structures de soins avec des échanges diagnostiques avec d’autres pays d’Afrique francophone ou anglophone, en lien avec les unités pilotes de traitement du GFAOP, ou d’autres actions thérapeutiques comme celles de l’INCTR, permettra une synergie et la mise en réseau de centres référents aboutissant à une réelle amélioration du diagnostic en Afrique. Cette démarche répond à l’Initiative Globale contre le Cancer de l’Enfant de l’OMS avec pour objectif 60% de taux de survie dans le monde à l ’horizon 2030.

Abstracts : C89: Carcinome épidermoïde (CSC) et dépigmentation cosmétique volontaire (DCV) de la peau en Afrique Subsaharienne

F. Ly, M. Diallo, K. Diop, L. Noufack, BA. Diatta, A. Diop, MT. Ndiaye Diop, P. Diousse, A. Diouf-Kebe, F. Gueye-Diagne, B. Seck, B. Diama, F. Seck Sarr, F. Diop, M. Ndiaye, S. Ka, M. Kaloga, O. Faye, TM. Tounkara, M. Ndiaye, SO. Niang, A. Dem.
DOI: 10.54266/ajo.2.1s.c89.HOPW9969

ABSTRACT

INTRODUCTION : La DCV de la peau est une pratique courante chez les femmes en Afrique Subsaharienne avec une prévalence de 25 à 71%. Les principaux produits utilisés étaient les dermocorticoïdes d’activité très forte, l’hydroquinone et le mercure. Le CSC est très rare chez les patients atteints de phototype VI de Fitzpatrick. Depuis 2000, le premier cas de carcinome épidermoïde associé à une DCV de la peau a été rapporté par Addo à Accra, au Ghana. Nos objectifs étaient de décrire les cas de CSC survenus chez des femmes noires africaines vivant en Afrique Subsaharienne et d’en déterminer les facteurs associés. MATERIELS ET METHODES : Nous avons mené une étude descriptive multicentrique d’Août 2005 à Octobre 2021 au Mali, en Guinée, en Côte d’Ivoire et au Sénégal. Nous avons inclus tous les patients consultant pour un carcinome épidermoïde cutané associé à un blanchiment de la peau. Les données sociodémographiques, cliniques, paracliniques et thérapeutiques ont été enregistrées. RESULTATS : Au total 37 patientes ont été incluses. L’âge variait de 37 à 77 ans. L’hydroquinone topique et les corticoïdes très puissants ont été les principaux produits utilisés sur l’ensemble du corps, pendant une durée moyenne de 20,3 ans. Aucune maladie cutanée pré-néoplasique n’a été retrouvée chez nos patients. Les aspects cliniques des tumeurs étaient les suivants : ulcéro-bourgeonnant, ulcéré et nodulaire. Le délai moyen de développement avant consultation était de 6,75 mois. Les carcinomes épidermoïdes cutanés étaient localisés le plus souvent sur des lésions lichénoïdes ou des lésions ochronotiques exogènes sur les zones photo-exposées : visage, cou ou haut du dos. Un patient présente deux carcinomes épidermoïdes. Les aspects anatomo-pathologiques du carcinome épidermoïde étaient : la forme infiltrante, la forme invasive et le carcinome in situ. De plus, il existait des stigmates d’infection à HPV a l’histopathologie. L’exposition aux UV, l’immunosuppression et l’inflammation chronique sont certainement les principaux facteurs associés. Le facteur supplémentaire serait le virus HPV qui est oncogène. L’évolution était favorable chez la majorité des patients après résection chirurgicale. Quatre décès sont survenus. CONCLUSION : De 2000 à 2021, 37 cas de carcinomes épidermoïdes cutanés associés à l’utilisation cosmétique de produits de blanchiment ont été rapportés dans quatre pays d’Afrique Subsaharienne. Le mécanisme n’a pas été complètement élucidé et d’autres études sont nécessaires. Ces observations fournissent un argument supplémentaire pour lutter contre cette pratique et inclure le blanchiment de la peau parmi les facteurs de risque connus du carcinome épidermoïde.

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