Abstracts : C89: Carcinome épidermoïde (CSC) et dépigmentation cosmétique volontaire (DCV) de la peau en Afrique Subsaharienne

Abstracts : C89: Carcinome épidermoïde (CSC) et dépigmentation cosmétique volontaire (DCV) de la peau en Afrique Subsaharienne

F. Ly, M. Diallo, K. Diop, L. Noufack, BA. Diatta, A. Diop, MT. Ndiaye Diop, P. Diousse, A. Diouf-Kebe, F. Gueye-Diagne, B. Seck, B. Diama, F. Seck Sarr, F. Diop, M. Ndiaye, S. Ka, M. Kaloga, O. Faye, TM. Tounkara, M. Ndiaye, SO. Niang, A. Dem.
DOI: 10.54266/ajo.2.1s.c89.HOPW9969

ABSTRACT

INTRODUCTION : La DCV de la peau est une pratique courante chez les femmes en Afrique Subsaharienne avec une prévalence de 25 à 71%. Les principaux produits utilisés étaient les dermocorticoïdes d’activité très forte, l’hydroquinone et le mercure. Le CSC est très rare chez les patients atteints de phototype VI de Fitzpatrick. Depuis 2000, le premier cas de carcinome épidermoïde associé à une DCV de la peau a été rapporté par Addo à Accra, au Ghana. Nos objectifs étaient de décrire les cas de CSC survenus chez des femmes noires africaines vivant en Afrique Subsaharienne et d’en déterminer les facteurs associés. MATERIELS ET METHODES : Nous avons mené une étude descriptive multicentrique d’Août 2005 à Octobre 2021 au Mali, en Guinée, en Côte d’Ivoire et au Sénégal. Nous avons inclus tous les patients consultant pour un carcinome épidermoïde cutané associé à un blanchiment de la peau. Les données sociodémographiques, cliniques, paracliniques et thérapeutiques ont été enregistrées. RESULTATS : Au total 37 patientes ont été incluses. L’âge variait de 37 à 77 ans. L’hydroquinone topique et les corticoïdes très puissants ont été les principaux produits utilisés sur l’ensemble du corps, pendant une durée moyenne de 20,3 ans. Aucune maladie cutanée pré-néoplasique n’a été retrouvée chez nos patients. Les aspects cliniques des tumeurs étaient les suivants : ulcéro-bourgeonnant, ulcéré et nodulaire. Le délai moyen de développement avant consultation était de 6,75 mois. Les carcinomes épidermoïdes cutanés étaient localisés le plus souvent sur des lésions lichénoïdes ou des lésions ochronotiques exogènes sur les zones photo-exposées : visage, cou ou haut du dos. Un patient présente deux carcinomes épidermoïdes. Les aspects anatomo-pathologiques du carcinome épidermoïde étaient : la forme infiltrante, la forme invasive et le carcinome in situ. De plus, il existait des stigmates d’infection à HPV a l’histopathologie. L’exposition aux UV, l’immunosuppression et l’inflammation chronique sont certainement les principaux facteurs associés. Le facteur supplémentaire serait le virus HPV qui est oncogène. L’évolution était favorable chez la majorité des patients après résection chirurgicale. Quatre décès sont survenus. CONCLUSION : De 2000 à 2021, 37 cas de carcinomes épidermoïdes cutanés associés à l’utilisation cosmétique de produits de blanchiment ont été rapportés dans quatre pays d’Afrique Subsaharienne. Le mécanisme n’a pas été complètement élucidé et d’autres études sont nécessaires. Ces observations fournissent un argument supplémentaire pour lutter contre cette pratique et inclure le blanchiment de la peau parmi les facteurs de risque connus du carcinome épidermoïde.

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